Préou - Ruffieu (Gouffre de) - Visite - 12-01-2023

Préou - Ruffieu (Gouffre de)
Visite
12-01-2023
Averses

    

En ce 2ème jeudi de janvier, une petite équipe de 4 spéléologues aguerris s’enfonce dans le brouillard sud-Bugeysien situé dans le département de l’Ain. 

En effet, c’est non loin de la petite ville de Ruffieu, que s’ouvre le joli réseau de Préoux, dont l’entrée désobstruée est cachée sous une trappe. 

Sylvain et Denis partent équiper, tandis que Miriam suit et que je referme la trappe. 

Les premiers puits sont étroits et légèrement arrosés. On dira suintants. Et avec la combi qui touche tous les bords de la paroi et beh ça suinte collé-serré. L’astuce est de ne pas traîner, comme ça t’es plus vite mouillé ! 

Afin d’éviter les frottements de corde, quelques amarrages sont corrigés par Miriam, qui me rappelle au passage la technique des oreilles de Mickey, à savoir un début de noeud de huit où la dernière boucle passe au dessus, afin d’effectuer deux amarres extensibles individuellement. 

Arrivés au dessus du puits de 40 mètres, on s’aperçoit qu’on a déjà descendu son tier, car une grande margelle-vire scinde le puits, avec une main courante en câble fixe qui nous amène à l’opposé du puits. Comprenez une vire plus ou moins hors crue bien flippante dans le vide.

Heureusement, le talent de Denis opère, et une magnifique boucle équipée sur mesure permet de manœuvrer confort au dessus d’un imposant et aspirant trou noir. 

 Environ 26 mètres plus bas, je rejoins mes camarades dans une grande salle, telle une araignée déboulant au milieu du salon. 

Cela fait bien 1h que nous sommes entrés et déjà, on sent comme une petite cotation technico-physique+ dans ce gouffre. 

En faite, il faut prendre son temps. Il n’y a rien de vraiment difficile. Mais encore une fois, c’est dans la gestion de l’effort, la stratégie de la prise clé, oui celle-ci juste au dessus que t’as pas bien vu et qui évite de t’arracher le tendon dans un acharnement précipité.

Au croisement de la salle de la Dune, nous y arrivons vite.

Il faut alors dégager un petit passage qui voûte mouille, afin de faire ruisseler sa flaque en amont,  ben oui vers nous y’a de la place pour cette flotte, au lieu de ramper dedans… 

En 2 minutes la flaque est réduite et hourra, en soulevant bien le ventre on arrive à mouiller « que » les cuisses, les coudes, les avant bras et les genoux…. Bref….

En sortant, c’est la galerie des poupées, un enchevêtrement d’enchevêtrements, des pierres arrondies qui se joignent en composant des formes pouponnes incroyablement variées !

Ensuite, c’est grâce à une corde magique en place que nous accédons une quinzaine de mètres plus haut au sommet d’un méandre, qui file dans une autre galerie étroite nous amenant littéralement en haut d’une cloche. 

En effet et à notre étonnement, c’est par un petit trou circulaire s’ouvrant sur une large dalle plate, comme tombés du plafond, que nous atterrissons 10 mètres plus bas sur les bords de la salle de la Dune.

Quel spectacle ! Une salle légèrement ovale, 50-60 mètres de diamètre, des dunes de sable blanc au plafond sombre, plat, incliné et strié, un contraste saisissant.

Ce plafond nous hypnotise et nous pique-niquons en plein spectacle, posés sur la plus haute des dunes.

Une photo magnifique de Ludo pourra en témoigner…

Au retour direction l’embranchement, nous croisons en haut du méandre équipé, Ludo, et François qui est venu visiter en mode initiation. Bravo pour son courage. Son premier gouffre est loin d’être facile. 

Nous continuons la visite avec le sympathique embranchement de la galerie des marmites, où l’on se balade le long d’un ruisselet, glissant slalomant ici et là, dans une galerie ludique et comfortable. 

En reprenant la suite aval du réseau, la galerie devient un méandre boueux. C’est le genre de passages qui craignent. Où t’es jamais assuré mais toujours exposé. 

Tu sais pas trop si le pied mis en avant crochera sur cette boue glaiseuse, ou si c’est plutôt de la glaise boueuse qui attend ta botte, laquelle glissera comme sur une plaque de glace… 

On progresse donc dans ces circonstances « bougleuses », un pied hésitant la rive gauche et finissant sur un saut en rive droite, avec un méandre de 4 mètres bien serré sous tes fesses… 

C’est sur une de ces hésitations de trop que nous n’hésitons pas à rebrousser.  Il paraît qu’une traversée à l’itinéraire compliqué existe, ressortant par la grotte et exsurgence du même nom.

La sortie vers l’extérieur s’effectuera sans encombres, même si assez physique et arrosée. François et Ludo nous attendent bien sympathiquement à la sortie et nous échangeons agréablement avec quelques ravitaillements et autres thés chauds forts bienvenus, après environ 7h passés sous terre.

Image(s) de la sortie

Tic et tac sont d’attaque !Y’a quelqu’un?Puits d’entréeCollecteur avalSommet de la cloche arrivant salle de la DuneFin du p40 déboulant dans le collecteurDébut de l’intervalle du p40. Notez la boucle astucieuse pour le piedCollecteur avalÉquipement par Denis de la vire au milieu du p40Entrée de la cloche menant 20cm plus bas sous le plafond de la salle de la DuneEn haut du méandre équipéLa salle de la Dune. Notez le spéléo sur corde, sous le plafond (L. Savoy)L’équipe de 4 pose dans la salle de la DuneEn aval du p40