La Société Spéléologique Genevoise (SSG)
La Société Spéléologique Genevoise et une association sans but lucratif, forte d’une centaine de membres âgés de 14 à 93 ans, de toutes professions et classes sociales. La SSG est la section fondatrice de la Société Suisse de Spéléologie (SSS) en 1939 dont elle fait partie. Toute personne est la bienvenue du moment qu’elle manifeste son intérêt pour cette activité.
Notre cadre de fonctionnement est légalement défini par nos statuts:
Notre comité est composé de (masculin ou féminin) : un président, un vice-président, un secrétaire, un trésorier, un responsable du matériel et un responsable-adjoint, un archiviste, un bibliothécaire, un responsable du site Internet, un rédacteur de notre revue « Hypogées » et des membres auxiliaires désignés selon les besoins.
Données de base, formation et activités
Globalement, les nouveaux arrivants se forment lors des sorties sur le terrain en fonction de leurs capacités. La possibilité est aussi offerte de participer à des stages de formation organisés par la Société Suisse de Spéléologie (stages techniques, stages scientifiques, etc.). Pour les nouveaux venus, le matériel de base du spéléologue est mis gratuitement à leur disposition.
Les nouveaux membres ont le statut de « membre associé » pendant au minimum une année, puis après avoir été accepté lors d’une Assemblée Générale (AG) ils deviennent membre à part entière de la SSG avec le statut de « membre ordinaire ». La cotisation d’un membre ordinaire ou associé est de CHF 150.- par année. Pour ce montant, on est aussi membre de la Société Suisse de Spéléologie (SSS) et on reçoit les revues « Hypogées » de la SSG ainsi que « Stalactite » et « SSSInfo » de la SSS. Il est possible et vivement recommandé de souscrire à l’assurance de cette dernière.
Les sorties se décident en principe le jeudi pour le week-end suivant et sont généralement annoncées sur la Communauté WhatsApp du club. Des camps de plusieurs jours sont aussi organisés ainsi que des expéditions à l’étranger de plusieurs semaines.
Notre local est situé au 40 Avenue de Châtelaine à Genève (Commune de Genève-Ville). Toutes les informations pour nous contacter ou venir aux réunions des jeudis soir (dès 21h) figurent sur la page d’accueil.
Activités sportives
Dans la pratique de la spéléologie les organismes humains sont sollicités par les marches d’approche, le portage, la progression sous terre (montée et descente sur corde), la reptation, la désobstruction, l’escalade, la plongée, le ski de randonnée, etc.
Une activité sportive plus que complète !
Activités scientifiques
Comme corollaire à ses explorations, le spéléologue effectue régulièrement toutes sortes d’observations scientifiques. Pour que ses découvertes soient validées, il doit prioritairement s’astreindre à réaliser le relevé topographique des cavités qu’il découvre et mettre les plans au net en vue de leur publication. D’autre part, et même sans être forcément « professionnel », le spéléologue est confronté à quasiment toutes les disciplines scientifiques, qui sont valables également sous terre ! Lorsque les investigations dépassent ses compétences ou lorsque le sujet est « sensible » (vestiges archéologiques ou autres) son rôle est d’avertir les spécialistes et les instances compétentes.
Assurance et secours
Malgré le fait que la spéléologie ne soit pas une activité à risque, les spéléologues ont organisé depuis très longtemps des colonnes de secours par régions. Ils peuvent intervenir à tout moment en cas de problème ou d’accident. En plus de ses propres assurances chaque membre peut souscrire à l’assurance de la Société Suisse de Spéléologie pour une somme d’environ 80.- par an.
Genève au cœur du karst
Rappel :
- 20 % du territoire suisse est concerné par les formations calcaires et les grottes (plus de 10’000 cavités répertoriées).
- 40 % du territoire français est concerné par les formations calcaires et les grottes (plus de 70’000 cavités répertoriées).
De par sa position géographique privilégiée, au cœur d’une immense région de montagnes calcaires, Genève bénéficie de nombreuses cavités à moins de 100 km. Tout d’abord, le canton de Genève recèle lui-même de nombreuses curiosités souterraines.
Dans un premier « cercle » proche de Genève le Salève ou « Montagne des genevois » ne cesse de nous surprendre avec les importantes découvertes de ces dernières années. Dans les chaînes subalpines, en Haute-Savoie, se développent les plus impétueuses et grandioses rivières souterraines des Alpes ainsi que les plus profonds gouffres jamais explorés sur Terre. Les Préalpes du Chablais, ont, elles aussi pas fini de nous étonner avec un patrimoine souterrain riche et varié. Les chaînons jurassiens, qu’ils soient suisses ou français, avec leurs centaines de gouffres, ont encore de nombreux mystères à révéler… Le « Grand Genève » n’est pas uniquement économique, mais aussi spéléologique. Il représente un potentiel d’exploration et de découvertes important pour le futur.
Dans un second « cercle » il est possible de découvrir une variété de cavités fascinantes telles les grottes richement concrétionnées du Vercors, du Bugey ou même de l’Ardèche, sans oublier, sur le sol helvétique les fameuses grottes de la région de Vallorbe, les cavités particulières du Valais, les gouffres alpins glacés ou les karsts en pleine exploration de Suisse centrale.
Et dans un troisième « cercle » nos actions s’étendent au monde entier avec des expéditions nombreuses en France, Espagne, Roumanie, Maroc, Islande, Groenland, Hawaii, Namibie, Afrique du Sud, Papouasie, Australie, Indonésie, Chine, etc.
Historique (les origines)
La spéléologie genevoise à une histoire ancienne puisque, à part les habitants du plateau suisse qui colonisèrent les abris sous roche du Salève, c’est le fameux savant Horace Bénédicte De Saussure qui, en 1764 déjà réalisa une excursion d’études dont la célèbre grotte de Balme au-dessus de Magland en Haute-Savoie, également relatée par le célèbre écrivain allemand J.W. Goethe. Un autre scientifique, Alexandre Le Royer dressa, pour sa part, l’une des premières topographies souterraines dans cette même cavité. Par la suite, à la fin du XIXe siècle ce fut au tour d’Edouard Alfred Martel, considéré comme le père de la spéléologie, de venir explorer les gouffres du désert de Platé, proche de Genève. En 1896 le savant genevois Eugène Pittard s’intéressa aussi au « Mont Salève » et à ses grottes.
Dans la première partie du XXe siècle, Robert de Joly, le spéléologue français bien connu pour avoir inventé les échelles souples, se lia d’une forte amitié avec les premiers spéléologues genevois intéressés par cette discipline et qui en entrevoyaient tout le potentiel. C’est ainsi que, durant les années 1920, la spéléologie genevoise pris naissance grâce à l’intérêt et à la passion d’un certain Georges Amoudruz qui, avec Emile Buri et d’autres amis, commença à arpenter systématiquement la région pour découvrir les richesses cachées du sous-sol. Citons à ce propos l’ouvrage « Les explorateurs de l’ombre » (J.J Pittard) qui décrit la trajectoire fascinante de ces pionniers. Le sociologue et ethnologue Bernard Crettaz a écrit : « Georges Amoudruz fut également l’un des fondateurs de la spéléologie moderne. Avec son ami d’exploration et de sciences Jean-Jacques Pittard (fils de Eugène), il dévoila le sens de l’aventure et de la passion de connaître ce qui liait profondément la spéléologie, les sciences naturelles et l’ethnographie ».
Dans ce contexte très constructif, cette première équipe fonda le 5 octobre 1931 la première association spéléologique de Suisse : «le club des Boueux». Cet événement eut lieu au bar du Perroquet bleu, dans le quartier des Grottes (ça ne s’invente pas) à Genève. L’acte de fondation de ce club a été signé sur le livre d’or du bar en question et les deux ont aujourd’hui disparu. La copie que nous possédons est le document qui nous a été légué par Emile Buri. Par la suite, en 1938, lors d’un dîner avec Georges Amoudruz et Emile Buri, Jean-Jacques Pittard proposa de créer une société suisse d’exploration aux buts multiples. Ainsi naquit la Société Suisse de Spéléologie (SSS) et dont les premiers statuts parurent en 1940. A signaler également le rôle important joué durant la 2ème guerre par les spéléologues genevois qui assurèrent, dans le cadre de la Brigade de Montagne 10 avec son unité spéciale d’exploration spéléologique, sous les ordres du Brigadier Julius Schwarz, la reconnaissance de nombreuses cavités souterraines dans un but stratégique (Jean-Jacques Pittard et Jean Della Santa). Des découvertes importantes y sont liées, comme le fameux lac souterrain de Saint-Léonard où les grottes de Granges (Crête de Vaas). Dès cette date, et après la fin de la guerre, de nombreuses autres sections ont vu le jour en Suisse (cantons de Vaud, du Valais et de Neuchâtel, etc.). Pour Genève, il est aussi important de citer le rôle important qui a été joué par deux biospéléologues mondialement réputés ; Pierre Strinati qui rédigea la première étude complète de la faune cavernicole de la Suisse et Willy Aellen qui dirigea par la suite le renommé Muséum d’histoire naturelle de Genève. Dès 1946 de nouvelles générations de spéléologues se succédèrent avec à la clé plusieurs centaines de kilomètres de galeries souterraines découvertes et l’avènement des 45 sections qui constituent aujourd’hui la Société Suisse de Spéléologie.
Mais ceci est une autre histoire…
Gérald Favre